Tendance du moment, le jeûne suscite à la fois curiosités et interrogations. Vais-je perdre du muscle si je jeûne ? Le jeûne entraîne-t-il une perte d’énergie ? Le jeûne est-il dangereux pour ma santé ? Ronan Le Paranthoen, coach sportif Rochefort et expert forme et santé DOMICIL’GYM ®. Il répond à l’ensemble des idées reçues sur le lien entre jeûne et activité sportive.
Qu’est-ce que le jeûne ?
Définition du jeûne
Tout d’abord, il convient de définir ce qu’est réellement le jeûne. Il s’agit selon le dictionnaire Larousse d’une « privation d’aliment » ou encore de « s’abstenir de manger ». De mon côté, je préfère la seconde définition. Car le jeûne tel que je l’entends, n’est surtout pas une sanction ou une punition. C’est un choix, mais aussi mûrement réfléchi à des fins que l’on pourrait qualifier de thérapeutiques puisque l’objectif demeure notre santé.
Quelques idées reçues
- “Si je jeûne je vais manquer d’énergie, et risquer même l’hypoglycémie”. Revenons à nos ancêtres qui passaient souvent plusieurs jours sans manger. Ils devaient continuer à chercher de la nourriture, se défendre, aménager leurs abris, vaquer à leurs occupations quotidiennes quoi qu’il arrive. Et concernant le risque d’hypoglycémie, sachez que nous disposons d’un organe “magique” dans notre corps : le pancréas. Il joue le rôle crucial de régulateur du taux de sucre dans l’organisme. Il sécrète de l’insuline pour le faire baisser et sécrète également du glucagon, hormone hyperglycémiante, pour le faire monter. Si nous n’avons pas assez de sucre dans notre corps, le pancréas parvient à en fabriquer à partir de corps non glucidiques.
- “Si je jeûne, je vais perdre du muscle”. Nous pouvons vivre sur de longues périodes sans sucre ou avec des apports très limités, c’est ce que l’on appelle le régime cétogène (suivi par l’équipe de rugby de Nouvelle-Zélande, les All Blacks, ou encore les cyclistes Romain Bardet et Christopher Froome).
- “Sauter un repas est dangereux”. Le besoin de s’alimenter à heure régulière est érigé comme une règle incontournable de notre société. Et si l’on décide de sauter un repas, notre entourage s’inquiètera. Mais en fonction du type de jeûne choisi et des activités associées, le jeûne présente de multiples bienfaits. Cela est détaillé dans la suite de l’article.
Les différents types de jeûne et leurs activités sportives adaptées
Voici les différents types de jeûne, leurs bienfaits et les propositions d’association avec une activité sportive :
Le jeûne intermittent
Il demeure celui, par lequel nous devrions commencer si nous décidons de nous lancer dans l’un d’entre eux. Mais en quoi consiste-t-il et quels en sont ses avantages ? Le jeûne intermittent peut être un prolongement du jeûne que nous réalisons naturellement chaque nuit quand nous dormons (si l’on décide de sauter le petit déjeuner). En effet, durant notre sommeil, nous jeûnons de 8 à 10 heures. Et pour être dit “intermittent”, le jeûne doit alterner 16 heures sans prise alimentaire et concentrer pendant 8 heures le temps de repas journalier. En respectant ces laps de temps, vous pouvez donc décider de supprimer le petit déjeuner ou le dîner. Ses bienfaits ? La perte de poids qui doit s’accompagner d’une activité physique adaptée pour éviter de perdre du muscle.
Parmi les activités sportives les plus adaptées, nous retrouvons la natation, le renforcement musculaire, la musculation avec ou sans charge, le Pilates, la gymnastique douce… Et n’oubliez pas d’apporter durant vos temps de repas les nutriments adaptés au sport pratiqué.
Le jeûne sec
C’est une pratique un peu à part, car en plus de se priver de nourriture, nous nous privons également d’eau pendant 2/3 jours, voire plus. Dans ce cas-là, l’activité sportive me semble compliquée, voire déconseillée. Seule la relaxation ou les massages sont indiqués durant ce type de jeûne. S’il peut être bénéfique pour mettre l’ensemble de nos organes au repos (reins compris), il peut être dangereux pour la santé. Dans le cas où vous souhaitez réaliser ce type de jeûne, il est impératif d’être bien renseigné et accompagné par un professionnel de santé.
Le jeûne diététique
Il consiste en une boisson le matin, une tisane dans laquelle nous pouvons ajouter un peu de miel puis un bouillon de légumes le soir. Si l’on suit scrupuleusement ce protocole, au bout de trois jours, la sensation de faim disparaît. L’intérêt est d’éliminer les toxines, de mettre nos organes au repos et de puiser dans nos lipides : nos fameuses graisses. Il stimule également notre organisme et favorise sa régénération.
Quelle activité physique y associer ? Celle qui me semble la plus adaptée est la randonnée à allure modérée. Durant ce type de jeûne, l’important est d’écouter son corps, ne pas le brutaliser, gérer l’énergie dont nous disposons. Mais il est certain qu’associer jeûne diététique et marche à allure modérée fait du bien au corps et à l’esprit. Attention tout de même, il est recommandé de réaliser ce type de jeûne en seconde phase. C’est-à-dire après être passé par le jeûne intermittent et d’être réalisé avec le suivi d’un professionnel de santé.
Le jeûne hydrique
Il se résume uniquement en boisson, car ici l’alimentation solide n’est pas consommée. C’est un jeûne très utilisé. Dans ce cas-là, l’activité physique sera aussi modérée, mais reste conseillée. Parmi les activités sportives, je vous recommande d’opter pour une activité de type randonnée ou yoga par exemple.
Le jeûne thérapeutique
Comme son nom l’indique, ce type de jeûne a des objectifs et des vertues orientées santés. Cependant, il nécessite un accompagnement médical. Ce type de jeûne est principalement réalisé en Allemagne, entre autres avec des médecins et des naturopathes. Il a une durée supérieure à 7 jours et sa vocation n’est pas la perte de poids même si finalement, elle est induite.
Les contre-indications du jeûne
Il serait hasardeux et même dangereux de nier l’existence de contre-indications au jeûne. Dans un premier temps, il faut en avoir envie. C’est par conséquent nous et non un tiers qui décidera pour nous si nous nous lançons dans cette nouvelle habitude de vie, même provisoire. Il ne viendrait pas à l’esprit d’une personne sensée de faire pratiquer le jeûne à un nourrisson par exemple. Il serait tout aussi saugrenu de jeûner si l’on est anorexique ou boulimique. Les femmes enceintes, bien entendu, ne devraient pas non plus le pratiquer. Il convient d’être prudent également chez les personnes souffrant d’hypotension, c’est-à-dire moins de 8 de tension. Mais aussi chez celles qui sont fatiguées, épuisées, en période de stress intense ou en dépression. De même, s’il existe un problème hépatique, reins, de maladie cardiaque, de myopathie, de diabète, d’épilepsie, ou de personnes sous traitement médicamenteux.
Demander l’avis d’un expert
De manière générale, l’avis de votre médecin est capital avant de vous lancer dans un jeûne. Cela sera surtout le cas si vous souffrez d’une pathologie. Le bon sens doit finalement avoir toute sa place. L’objectif est la santé, votre santé, donc tout ce qui pourrait engendrer l’inverse est à proscrire.
Ajouter une activité sportive adaptée
L’alliance jeûne et activité sportive doit s’inscrire dans une démarche globale de quête du mieux-être. Je peux vous rencontrer pour en discuter, vous évaluer et vous guider. Ensuite, on pourra définir une feuille de route en fonction de votre état de forme et santé et vos objectifs.
Ronan Le Paranthoen, coach sportif Rochefort, expert Forme et Santé DOMICIL’GYM ®